MEXIQUE : Tijuana - San Ignacio (Du 7 octobre au 20 octobre 2015)

De San Diego, nous nous dirigeons sur la plus grande frontière du monde. (Dixit les Américains qui ont quand même tendance à souvent exagérer).
Nous sommes donc partis de bonne heure, nous attendant à faire une queue pas possible derrière des kilomètres de voitures.
Et bien, rien de tout cela. Car à vélo, il faut passer coté piéton. C'est à dire, passer un portique à sens unique. Bien positionner le vélo pour qu'il passe.


Suivre un grand couloir et arriver coté Mexicain où l'on rempli les formulaires d'usage, sans oublier de payer le droit d'entrée ( 332 Pesos ). Ensuite, c'est la loterie du contrôle douanier. On appuie sur un bouton. Si c'est vert on passe, si c'est rouge, on déballe.  Les Feux sont verts pour nous.
Nous voila au Mexique, sans être passés par la case sortie des USA.... Nous, nous étions pressés pour être dans les délais (90 jours)... Si nous avions su...

Tijuana. 5ème ville du pays. 1ere ville de la Baja California.
Nos connaissions la ville par "Manu Chao" et toutes les histoires un peu sordides que nous entendions.
En fait, la ville est une ville frontalière classique où viennent s'amuser les jeunes Américains qui peuvent boire de la bière à 18 ans (au lieu de 21) et se saouler pour pas cher.

Le contraste est toutefois saisissant. Après les fast food bien agencés, nous trouvons des vendeurs de rues, proposant, Tacos, Burritos...


La ville est bruyante, animée. Les voitures et les rues sont défoncées.

Pour prendre nos repères, nous adapter à ce nouveau pays et oublier la langue Anglaise et (essayer de) parler l'Espagnol, nous logeons chez Sandra. qui nous laisse sa petite maison allant habiter chez sa soeur le temps de notre passage.
Merci Sandra de nous avoir fait découvrir ta ville, gouter aux spécialités locales et accueillis si gentiment.


La Baja California, c'est 2000 kilomètres de long. Il est temps pour nous de reprendre la route.
Tous les 4, car nous voyageons toujours avec les 2 jeunes Québecois rencontrés en Californie,


 nous décidons rapidement d'éviter la grande route. Pour cela, il nous faut quitter la 1 et traverser la péninsule d'Ouest en Est jusqu'à la mer de Cortes que nous suivrons via des routes et des pistes de sable.


Devant nous, quelques jours de désert, de paysages magnifiques, de villages à l'ambiance "Mad Max" et de rencontres peu ordinaires.


La traversée d'Ensenada à San  Felipe, se fait sur une belle route peu fréquentée. Elle traverse la sierra Juarez et nous permet de voir nos premiers cactus, à l'ombre desquels nous posons nos tentes.


Nous réalisons vite que les points indiqués sur la carte ne sont pas des villages, mais des hameaux abritant parfois seulement une caravane. Il est donc important de prévoir des réserves d'eau.



Pour l'eau potable, nous remplissions dans les "purificadora", ces petites échoppes qui purifient l'eau à moindre coût. (30 litres pour 10 pesos).  Pour l'eau servant  la cuisine et à la toilette, nous la demandons aux habitations croisées. Toutes possèdent de grands bidons.


Sur cette route ou nous ne croisons quasiment personne, il y a par contre de réguliers contrôles militaires qui ne s'intéressent aucunement aux cyclistes que nous sommes.

A San Felipe, la ville touristique, nous retrouvons la civilisation avec ses commerces, ses hôtels, ses bars... Nous y feront une halte avant de continuer plein sud.

Ici, la route laisse place à une piste bien poussiéreuse. Les villages traversés ont un air post apocalyptique. On s'attend à tout moment à voir surgir les héros de "Mad Max".


Par contre, les rencontres que nous y faisons sont exceptionnelles. Régulièrement, les automobilistes qui nous doublent s'arrêtent pour nous ravitailler en eau. Faut dire qu'il fait chaud. Quotidiennement le thermomètre dépasse les 45 degrés.


Et puis il y a les habitants. Klaus, un Allemand venu se construire une cabane au dessus de la mer.
Endroit incroyablement beau, mais sans eau ni électricité et difficilement accessible puisqu'il faut attendre la marée basse pour y parvenir.


Il y a aussi Imelda, la tenancière d'une tienda au milieu de rien. Elle est née ici. Quand nous lui posons la question sur la grosseur du village suivant, elle nous dit : "Je crois que c'est comme San Felipe. Mais je n'y suis jamais allée. Juste une fois à San Felipe pour voir mon fils". Ici non plus. Pas d'eau ni électricité....


Et puis, il y a Enrique. Dit Coco. Un incontournable de cette piste. Son échoppe est le passage obligé. Au milieu des carcasses de voitures, il y a une barque qui indique "Coco's Corner". Derrière son comptoir, Enrique voit passer tout le monde. 25 ans qu'il habite ici. Lui non plus ne bouge pas beaucoup, vu qu'en plus il lui manque les 2 jambes.  Il est connu de tout le monde et cela fait un moment que nous en entendions parlé. La coutume veut que l'on remplisse son livre d'or. (9 gros volumes déjà à son actif). Dans la marge il dessine le moyen de transport et le cadeau qui lui a été laissé. Vu le nombre de petites culottes qui pendent dans sa boutique, nous lui laissons une boite de 100 préservatifs....


Cadeau original qu'il pourra revendre aux routiers de passage et que l'agence de prévention du sida nous avait offert un jour plus tôt ?!.

Mis à part la difficulté de la piste, on ne s'ennuie pas dans le désert...


A Chapala, nous rejoignons la route principale, retrouvons le goudron et les camions. Peu nombreux et respectueux.


Nous franchissons le 28 ème parallèle et arrivons dans l'oasis de San Ignacio. Ou nous séjournons, une journée, pour mettre à jour ce blog et dire au revoir à Jordan et Jade qui vont se reposer quelques temps ici.





USA : Côte Pacifique suite. (15 septembre - 6 octobre 2015)

Les retrouvailles.

Des rencontres, nous en faisons toujours, mais les retrouvailles sont encore plus fortes.
Ma cousine Maï me dit : Si vous passez par San Francisco, passez voir Emmanuelle.
Ma foi pourquoi pas. Mais en fait, la dernière fois que j'ai vu Emmanuelle, elle était ma cavalière et demoiselle d'honneur au mariage de ladite cousine. J'avais alors 5 ans et Manue 3 ans....
Et bien, 42 ans après notre dernière rencontre, nous frappons à leur pavillon de Novato. Nous y sommes accueilles fabuleusement par toute la famille.


Manue, Anthony, son mari, Sam et Milo leurs enfants. Nous passons une très agréable journée en leur compagnie, comme si ne nous étions jamais perdu de vue. Manue nous fait découvrir sa jolie ville et nous aide à régler quelques problèmes administratifs.

Puisque nous sommes dans les retrouvailles, je me souviens avoir une collègue de travail qui a immigrée aux USA en 1999. Une petite recherche sur Google, nous a permis de retrouver sa trace. C'est ainsi que nous faisons un court détour par Felton pour retrouver Nathalie. Je ne l'avais pas revue depuis son départ. Mais heureusement, elle a bonne mémoire. 16 ans plus tard, nous discutons comme si nous nous étions quittés la veille. Cela fait vraiment plaisir et regrettons de ne pas avoir plus de temps pour rester un peu et ressasser les bons moments passés ensemble. Mais promis, nous n'attendrons pas 15 ans pour nous retrouver de nouveau.


Le plus drôle dans ces retrouvailles, c'est que Manue et Nathalie se connaissaient de...Grenoble.
Les amis de mes amis...

Les rencontres. (suite)

Au fur et à mesure de notre progressons vers le sud, le petit groupe que nous retrouvons par intermittence s'étiole peu à peu. Chacun finissant son périple dans les grandes villes de SF ou LA.
Dans les campings l'emplacement "biker" à de plus en plus de place, Nous ne partageons plus les tables et les anecdotes.


Ca sent la fin des vacances. Heureusement, tous ne terminent pas leur périple. D'autres arrivent. C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Jade et Jordan, 2 Canadiens de Quebec city qui descendent également en Patagonie. Nous décidons de rouler un peu ensemble. Au moins jusqu'à Tijuana.


C'est avec eux que nous rencontrons Dan.
L'étape de Los Angeles est la plus difficile à gérer coté hébergement. Jusqu'à présent, nous étions assurés de trouver sur notre route un camping pouvant nous accueillir. Car des campings le long de la côte Pacifique, il y en a partout et en qualité de cyclistes, nous sommes assurés d'y trouver de la place, même lorsqu'ils affichent complet.
Le problème de Los Angeles ? C'est une ville de 150 km. Il n'y a pas de campings. Nous pouvons nous rabattre sur un hôtel, mais un rapide coup d'oeil sur les sites de réservation, nous informe que notre budget ne va pas aimer. Nous pensons utiliser le réseau "warmshower",  mais nous sommes quelques dizaines de cyclistes avec la même problématique et beaucoup d'entre nous, savent anticiper.... Résultat pas de disponibilité.
Il ne nous reste plus qu'à passer la nuit sur la plage avec le risque de se faire déloger par les patrouilleurs.
Nous en sommes là de nos réflexions, assis sur notre banc quand surgit Danny. Il revient de son footing sur la plage quand il est attiré par ces 4 vélos lourdement chargés. Rapide description de nos parcours et de notre problème du soir avant que Dan nous invite dans sa villa dominant la baie.


L'étoile du voyageur à de nouveau fonctionné, car en plus cette nuit, il a plu. Ce qui n'était pas arrivé depuis un certain temps en Californie. Merci à Dan pour cet accueil vraiment chaleureux et bon courage pour ses futurs ironman.



L'Amérique des films et séries TV.

En longeant la côte Pacifique, on traverse des villes aux noms évocateurs.
San Francisco. Qui ne se souvient pas des poursuites automobiles dans les rues pentues de SF.


Los Angeles. La ville des stars, avec les studios de cinémas, Hollywood Bvd et ses étoiles, le quartier de Beverly Hills qui abrite les résidences des stars.


Malibu. Pamela Anderson courant sur la plage dans "Alerte à Malibu".
Santa Barbara,  Venice beach...


Tous ces lieux, nous les avons traversés à vélo avec cette douce impression de pédaler dans un décor de cinéma.




La 101 suite et fin.

Pour rester au plus près de la côte, nous quittons la 101 pour continuer sur la 1. Cette route un peu plus étroite, offre elle aussi des paysages magnifiques et nous permet de traverser facilement les agglomérations cités plus haut.
Après Big Sur, la route devient plus plate. Les productions intensives de fraises, de choux, de brocolis, poivrons... envahissent les espaces à perte de vue.


Nous longeons à présent les longues plages qui s'étalent de Los Angeles jusqu'à la frontière du Mexique.


Cela nous permet quelques bains dans ce Pacifique, paradis des surfeurs  et d'admirer de magnifiques couchés de soleil.


Ce soir, nous venons d'arriver à San Diego, dernière étape de notre périple aux USA.
Demain, nous passons la plus grande frontière du monde à Tijuana et finissons par la même occasion la route 101 (que nous avions récupérée un peu avant San Diego) qui s'arrête au poste frontière. Avec quelques détours, nous l'aurons suivi sur quelques 3700 kilomètres.