EQUATEUR : Cuenca - Vilcabamba (9 mai - 19 mai 2016)

Difficile de quitter nos hôtes de Cuenca. Nous y étions comme des membres de la famille.


Mais la route nous attend.


La encore il faut grimper pour quitter Cuenca et atteindre un col à 3000 mètres. En cours de route nous rencontrons un cyclo de Tchécoslovaquie.


Il arrive du Pérou. Ce qui nous permet d'échanger des infos sur nos routes respectives.

Au sommet l'orage nous rattrape. Nous trouvons refuge dans une maison en construction.


Abri de fortune mais bienvenue. Dehors se sont des trombes d'eau...

Le lendemain le ciel est encore bien couvert.


Nous arrivons à rejoindre ville de Saraguro au sec.  Une fois de plus, nous trouvons refuge chez les pompiers... La nuit est bruyante. La caserne partage son espace avec une arène pour combats de coqs.


Pas de paris cette nuit, mais un concert de cocoricos toute la nuit. Il y à une vingtaine de gallinacés en attente des prochains combats.

Bonne descente jusqu'à Loja.


Ville sans trop d'intérêts. nous pensons y rester une nuit.


Une semaine plus tard, nous y sommes toujours....

La pluie quotidienne nous empêche de reprendre la route. C'est ici que nous rencontrons Pablo. Un jeune qui veut promouvoir le vélo dans sa région et construire une maison du cyclo (Casa de ciclista).


Hébergés chez lui, nous faisons la connaissance de Logan et Alex.


En fait, nous connaissons déjà Logan, pour avoir échanger ensemble durant notre traversée de Colombie. Nous ne l'avions pas rencontré. C'est donc chose faite.

La casa de ciclista est en construction quand nous arrivons.  Elle est hors d'eau et hors d'air quand nous en partons.


L'avantage d'une ville sans beaucoup d'attrait et de journées pluvieuses, c'est que l'on à du temps libre.
Une nouvelle expérience pour nous. En plus de manier la pelle et la pioche,


nous courrons les magasins pour récupérer du matériel, négocier de la main d'oeuvre. Les Equatoriens ayant le coeur sur la main, ce n'est donc pas chose difficile. A ce jour, tout n'est que donation....

Super projet. Mais il reste encore pas mal à faire. L'électricité, la cuisine, la mezzanine....Alors si vous passez par Loja.....


Au matin du 6ème jour, la pluie cesse enfin. Il est temps pour nous de reprendre la route...


46 kilomètres pour rejoindre Vilcabamba. Même si cet adorable village se situe 1 000 mètres plus bas que Loja, nous souffrons. Sommes nous rouillés ?

Le village est méga touristique. Est ce du au fait que la plupart des habitants y vivent plus de 100 ans ?

En tout cas, nous allons profiter de cette fontaine de jouvence avant de quitter le pays.

Prochaine étape  : Le Pérou. Situé à 130 km. On nous annonce une route terrible. Les cyclos croisés la décrivent comme la pire de leur voyage.... A suivre...

EQUATEUR : Alausi - Cuenca (2 mai - 8 mai 2016)

Pour quitter Alausi, nous empruntons la Panaméricaine. Peu fréquentée sur cette partie.
Alausi est situé dans une cuvette. Pour en sortir, il nous faut grimper et grimper encore.


Ensuite, cela ne fait que monter et descendre. Epuisant. La route surplombe la voie ferrée. Nous permettant d'apercevoir la fameuse "narine du diable".


C'est l'endroit où le train effectue sa descente un coup en marche avant, un coup en marche arrière...

Ce jour là, Patricia n'a plus de forces. Elle n'arrive plus à négocier les pourcentages élevés. Avant de décider, si nous mettons les vélos à l'arrière d'un pick-up, nous préférons stopper la journée un peu plus tôt, se reposer et attendre le lendemain.


 Au village de Llanos,



il n'y a pas d'hôtel, mais un minuscule poste de Police. Nous rentrons dans le poste. Les ordinateurs et la TV sont en marche, mais personne. Nous ressortons, et demandons aux villageois où sont les policiers. Ils nous répondent unanimement et comme une évidence : "Mais ils dorment... Ils faut les réveiller. " Nous retournons donc au poste et frappons fermement sur toutes les portes qui se présentent à nous.
Après un temps certain, un policier arrive. Apparement, il n'a pas l'habitude d'une demande d'hébergement. Après conciliabule avec un collègue (resté dans le dortoir), il nous installe dans une salle à coté du poste de Police. Il y a deux lits, la lumière et la Wifi... Pour les commodités, il faut aller au poste.


Le lendemain, le ciel est bleu, Patricia est en pleine forme. Nous reprenons nos montagnes Russes.


Dans une descente, un âne chargé de bidons de lait, coupe la route à Patricia. Elle l'évite avec adresse, mais les sacoches heurtent les bidons qui s'entrechoquent. Collision avec un âne. C'est quand même plus classe qu'avec une twingo...


A Biblian, nous faisons à nouveau halte chez les pompiers. Avant même de descendre de nos vélos pour demander la possibilité de dormir ici, un pompier nous indique notre dortoir (2 lits seulement pour nous et TV)), les douches, la cuisine, le code Wifi.... "Vous faites comme chez vous...".


Le lendemain nous repartons direction Cuenca. Journée facile. Peu de kilomètres et descendants.
Alors que nous peinons à trouver le nom des rues dans Cuenca, une antique Datsun 1500 de 1970 s'arrête devant nous.


En descend Alfredo. Avant les questions d'usages, il nous propose de nous installer chez lui. Nous acceptons. Les vélos chargés dans le pick up nous traversons Cuenca pour nous rendre dans sa maison musée. Des antiquités de partout...


Un plaisir pour les yeux. Avec sa femme Gladys et leur fille, nous sommes traités comme des invités de marque.

En plus d'être collectionneur, Alfredo est musicien,


mécanicien et bouilleur de crus.


Ce qui permet de déguster quelques alcool vraiment goûteux.

Le lendemain, une fois les clés de la maison en poche, nous allons visiter le centre historique de Cuenca.


Nous admirons quelques unes des 52 églises de la ville,


faisons un tour au marché


et comme convenu, retrouvons nos cyclistes Canadiens pour le repas du midi.


A la demande de notre hôte, nous les invitons à quitter leur hôtel pour venir nous rejoindre. Rendez vous est pris pour le lendemain.

Nous sommes maintenant 4 chez notre hôte. Mais le lendemain nous sommes 6. Car, au cours d'une ballade commune, nous croisons 2 cyclistes Colombiens. Ils sont immédiatement invités.
Bonne soirée à se raconter diverses péripéties.


Cuenca est définitivement la ville des rencontres et retrouvailles. Dans la vieille ville nous retrouvons Marcel et Véronique.


Ces voyageurs nous ont déjà doublés 3 fois sur la route avec leur Toyota. Cette fois ci ils sont à pieds, attendant l'arrivée du cargo qui fait passer l'auto de l'Amérique centrale à l'Amérique du sud. Pour 2 mois ils ont loués un magnifique appartement, ce qui va leur permettre de bien profité de l'Equateur.


Demain, nous reprenons la route. Les Colombiens ont repris la route de Bogota ce matin.


Malheureusement, les copains du Quebec (et leurs expressions) ne vont pas nous accompagner comme initialement prévu. Une douleur au talon d'Achille, oblige Jordan à se reposer et suivre des séances de physiothérapie et autres bizarreries.


Ce n'est assurément que partie remise avant de pédaler de nouveau ensemble.






EQUATEUR : Tumbaco - Alausi (18 avril - 1er mai 2016)

La Casa de Santiago


Idéalement située à 15 kilomètres de Quito, nous y sommes restés 4 nuits, le temps de se reposer et de préparer la suite du voyage. Sans oublier de visiter la capitale.


1 heure de bus pour se trouver en plein centre historique. Il faut dire que la capitale a su se doter d’un réseau de transports divers et pratique.


19 ans après notre dernier passage, nous n’avons rien reconnu… La ville, c’est embellie,


 aérée.



Les ruelles coupe-gorge


sont devenues des lieux où il fait bon flâner,


 boire un verre….


Nous avons pu visiter quelques unes des innombrables églises de la ville.



Comme la basilique,


inspirée de la cathédrale de Chartres.


Mise à part les gargouilles qui sont plus « locales »…


La veille, de quitter notre hôte Santiago, arrive un couple de cyclos en provenance du Pérou. 


En plus d’échanger de précieuses informations, ces adorables Suisses


transportent dans leurs sacoches du véritable chocolat helvétique….


Les 40075 km au Cotopaxi.

De Tumbaco, nous filons directement sur le Cotopaxi. (Deuxième sommet d’Equateur). La route du nord est infernale.


Raide, défoncée. Les pavés disjoints


font place à une piste de terre/sable qui nous oblige à pousser.


C’est donc à coté du vélo que nous franchissons le cap des 40 075 kilomètres de ce voyage.


Si nous étions restés en équilibre sur la ligne imaginaire de l’équateur, nous aurions terminé un tour du monde. Comme ce n’est pas le cas, nous allons comptabiliser les détours effectués….


La dure montée nous a épuisé. Le soir, nous plantons notre tente dans le terrain de foot d’une communauté indigène, avec vue sur le Cotopaxi,


qui, pour notre plus grand plaisir, se débarrasse de ses nuages.


Le lendemain, nous entrons dans le parc national du Cotopaxi. 


Suite à une éruption récente, il est interdit d’en faire l’ascension ou même de camper à proximité.


Nous nous contenterons d’emprunter la piste qui rejoint l’entrée sud.



Quilotoa à trois.

A la suite du Cotopaxi, nous grimpons en direction de la lagune de Quilitoa. La route pour y parvenir suit une agréable vallée.


A Chugchilan, nous sommes accueillis par la Police


qui nous permet de camper dans leur terrain après avoir déplacé les moutons (policiers ?)


Pour rejoindre la lagune, nous suivons l’Inca Trail, 


ce qui permet de traverser des villages qui paraissent d’une autre époque.


Malgré le  temps très brumeux,


la lagune se découvre de temps à autre, nous permettant d’admirer ces eaux turquoise.



Le soir, nous décidons de planter la tente en bordure du cratère. Pour cela, nous empruntons le sentier qui permet d’en faire le tour. Une fois notre abri de toile installé, le brouillard s’installe de nouveau.


Quelques instants plus tard, nous recevons la visite d’un chien qui s’installe directement avec nous. 


En plus de le nourrir, nous l’hébergerons pour la nuit afin de le protéger de la pluie nocturne…


Le lendemain matin, il fait grand beau


 et après un dernier regard sur la lagune,


nous  quittons notre nouveau compagnon qui nous aurait bien accompagné.


Une dernière caresse et nous filons en direction du Canyon du Rio Taochi …



Pauvre au grand cœur.

En fin de journée, l’orage menace sérieusement. Pas de pompiers ou de police pour nous accueillir au village de Pujili.  Un peu plus loin, nous demandons dans une tienda (petite épicerie) si il y a un endroit abrité où nous pourrions dormir. La dame, avec son chapeau de feutre, ses collants bleus et son poncho en laine nous explique que sa communauté possède une salle qui pourrait nous abriter.


Par contre, il nous faut demander la permission à la présidente. Sa maison est la dernière du village, nous ne pouvons pas nous tromper.
La présidente, habillée à l’identique de sa lointaine voisine, nous reçoit bras ouverts. Elle s’excuse de ne pas nous héberger sous son propre toit. Mais sa maison est toute petite et avec ses nombreux enfants, il est évident que nous n’aurions pas de place.
« Nous sommes pauvres, mais nous avons un grand cœur » nous dit elle en nous tendant les clés de la salle communautaire et 2 pommes.


« Vous y serez chez vous le temps que vous voudrez ». « Rendez la clé à n’importe qui du village quand vous partirez ».

Neige et brouillard au Chimborazo.

Nous laissons donc la clé à la première personne rencontrée (qui n’a pas été surprise, les nouvelles allant très vite) et filons en direction d’Ambato.


Pour éviter la panaméricaine, nous empruntons une ancienne route.


Alors que nous demandons notre chemin, une dame nous vante les qualités du cuy (prononcez couille). La spécialité de la région n’est autre qu’un cochon d’inde qui se prépare de multiples façons. Nous y avions gouté il y a bien longtemps et le met ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable….
Par le camino réal, nous plongeons sur Ambato.


Nous nous souvenions d’un village, c’est une ville que nous traversons rapidement pour emprunter la via Flores.


Dans une aire récréative, nous demandons à planter notre tente. Ici, tout est gratuit. Piscine, aire de jeux, tables de pique nique et bien sur le camping.


Nous ne ferons pas honneur à la piscine qui est située à 2500 mètres et à l’ombre. Nous préférons la chaleur de nos pulls en laine de lamas. Ce soir là, nous aurons la compagnie de 7 chiens. Hors de question de les nourrir ou de les héberger….


Le lendemain, nous continuons la via Flores.


Une adorable route qui serpente entre de jolis villages aux maisons de bois et de terre et aux habitants tous habillés en habit traditionnel.


Par moment, nous pouvons apercevoir la chaine du Chimborazo. 


Mais à 4200 mètres et après seulement 35 kilomètres, nous arrêtons notre progression. Trop de brouillard. Nous ne voyons pas à 3 mètres.


Nous plantons la tente entre le Chimborazo


 et des troupeaux de Vicunas.


(Ces animaux importés du Pérou ne se rencontrent que sur les pentes du Chimborazo).


Sur ce haut plateau, il n’y a pas de sources. Nous faisons le plein avec l’eau de pluie qui s’est mise à tomber abondamment.

Il a plu toute la nuit et la neige est tombée juste 200 mètres au dessus de nous. Le matin, le brouillard est toujours présent. Nous nous dirigeons vers l’entrée du parc. Nous décidons de monter au refuge du volcan, espérant une éclaircie.


La piste est bien roulante, mais nous prenons de nouveau la pluie et la neige.


Arrivé au refuge, (4850 m), nous sommes trempés. La neige n’arrête pas. Nous nous résignons à prendre 2 lits dans le dortoir.


Avec nous, 2 alpinistes et leurs guides s’interrogent sur la possibilité de faire l’ascension du plus haut sommet d’Equateur.

Dans la nuit, le ciel se dégage. Ambiance de refuge, à 23 heures, le cliquetis des mousquetons, le halo de la lampe frontale que l’on ajuste sur le casque….


Pour nous, réveil à 7 heures. Le ciel est à nouveau couvert, mais il ne pleut pas. La neige a recouvert les sentiers. Nous montons au refuge numéro 2


et à la lagune située au dessus à 51OO mètres.


Le sommet le plus prêt du soleil.

Comme chacun sait, la terre n’est pas ronde, mais ovale. Ce qui, si l’on part du centre de la terre, permet au Chimborazo d’être la montagne la plus élevée du monde. Devant l’Everest.


Si l’on part de cette théorie, alors le col des Limouches et un 3000 et il faudrait revoir entièrement la règle du club des 100 Cols.


Quant à nous, il nous faut nous rapprocher du centre de la terre en plongeant sur Alausi qui se trouve 2600 mètres plus bas.




 Le train train d’Alausi.



Alausi est connu pour son train qui descend de la montagne de façon spectaculaire.


En 1997 nous avions emprunté la ligne. L’antique locomotive à vapeur tractée, un jour sur deux, des wagons de marchandises ou étaient entassés, cochons, poulets, vaches et ce jour là, deux vélos.. Les passagers eux s’installaient sur le toit. Pour passer les tunnels, il fallait baisser la tête et laisser passer le contrôleur qui se promenait de wagon en wagon pour faire payer… La descente était impressionnante. Le train dévalant la pente un coup en marche avant, un coup en marche arrière pour pouvoir négocier de véritables épingles à cheveux. Nous avions également déraillé, ce qui avait permis aux passagers de faire une courte pause avant de remonter en voiture.


Aujourd’hui, c’est devenu une attraction touristique. 3 trains par jours tirés par des locomotives diesel. Dorénavant, interdiction de monter sur le toit.


Cette fois ci, nous nous contenterons de la ville


et de son marché animé.



Demain direction Cuenca ou nous devrions retrouver les amis Québécois. Jade et Jordan