EQUATEUR : Ipiales - Tumbaco (10 Avril - 17 avril 2016)

Nous avons du mal à quitter la Colombie et l’adorable famille de Armando. 


Après une 4ème partie de Monopoli avec Laura (9 ans), nous décidons finalement à quitter le pays...


Le passage de la frontière avec l’Equateur se fait rapidement. A 16 heures nous rentrons en Equateur (30ème pays du voyage). 



Nous faisons halte dans la ville de Tulcàn où un artiste eu l’idée, en 1957, de sculpter les haies du cimetière. Les magnifiques sculptures sont aujourd’hui l’attraction de la ville où l’on vient se promener à travers un labyrinthe vert.


Pour éviter la Panaméricaine, nous prenons l’ancienne route qui passe par la réserve écologique El Angel. 


La piste est tranquille.


Nous ne croisons personne durant les 38 kilomètres d’ascension. 


La réserve écologique abrite sur son plateau sommital, une plante unique qui ne pousse qu’à cet endroit. La Frailejones.


Que nous appellerons de son nom scientifique : la fleur aux oreilles de lapin, douce comme un chien à poil ras.



Arrivée vers midi à la maison du parc, nous prenons le temps de faire la mini rando 


qui mène à une lagune.


De retour aux vélos, nous demandons au gardien la possibilité de monter notre tente au belvédère, 


qui a une vue imprenable sur la lagune en contrebas. 


Avant d’entendre sa réponse, l’orage éclate. C’est donc dans la maison du parc que nous finirons notre journée. 


Le bâtiment est très bien équipé. Toilettes, ampoules au plafond, prises électriques…. Dommage que ni l’eau, ni l’électricité n’arrivent jusqu’ici.


Le lendemain matin, nous attaquons la descente vers le village de El Angel. La piste de terre devient une ancienne voie Romaine.


 Les pavés disjoints ont raisons du porte sac de Patricia qui se rompt. 


Le problème est résolu au village, où le soudeur local arrête immédiatement son travail en cours pour s’occuper du vélo de Patricia.


Nous continuons l’ancienne route pour rejoindre la lagune de Cuicocha. Là encore d’abominables routes pavées nous secouent dans tous les sens


nous faisant traverser de jolis villages.


 Dans ces montagnes les gens parlent le Quechua.


Coté vestimentaire, Les grands mères comme les petites filles portent l’habit traditionnel. Le chapeau de feutre et le poncho.


Pour aller à la lagune, la route prend 800 mètres en 8 kilomètres. Droit dans la pente.


Arrivé au sommet, le spectacle nous récompense des efforts, 


mais les gardiens nous interdisent de planter notre tente à l’intérieur du parc. 


Déçus, nous décidons de plonger sur la ville d’Otavalo distante de seulement 18 kilomètres.


Otavalo, nous y étions passés en 1997 lors d’un précédent voyage à vélo. 


Comme 19 ans auparavant, nous succombons à l’artisanat local et repartons avec quelques habits en poil de lamas. Chaud, mais volumineux….


Nous n’avons jamais étés de adeptes du « light ». Le poids n’a jamais été un réel problème, préférant notre confort à la performance. Mais cette fois, les sacoches sont pleines….et nous arrivons à saturation de notre PTAC….


En partant d'Otavalo, nous faisons une halte aux cascades de Peguche. 


Lieu sacré pour les indiens.


Peu après la lagune de San Pablo, nous apercevons le volcan de Cayambe qui domine la vallée du haut de ses 5790 mètres.


Puis c’est la ligne de l’équateur. Latitude 0


 Pour la deuxième fois de ce voyage, nous passons en hémisphère sud.


A El Quinche, nous faisons un petit détour pour admirer le sanctuaire. Ici, on peut faire bénir sa voiture.


Est-ce pour cela qu’il y a temps de monde ?


A partir  de cette ville, nous empruntons une ancienne voie ferrée sur 44 kilomètres.


Itinéraire privilégié pour se rapprocher de la capitale.


Le chemin, bien défoncé, passe par quelques tunnels non éclairés


et d’antiques ponts de fer.


Nous sommes seuls sur ce tronçon en attente de réhabilitation.


A partir de Penbo, la voie a été aménagée comme une voie verte. (tables de pique nique, fontaines, indications…)


et nous conduit directement à Tumbaco chez notre hôte Santiago.


La casa de ciclista de Tumbaco


est connue de tous les voyageurs à vélo ainsi que du village. Cela facilite la tâche pour s’y rendre… Santiago et sa famille, accueillent les cyclos depuis environ 25 ans. Déjà plus de 600 voyageurs sont passés par sa maison….


Nous y sommes accueillis par un tremblement de terre de magnitude 7. Impressionnant. Nous tenions à peine debout. 1 minute interminable à se demander si la maison n’allait pas s’effondrer.  Ici tout à bien résisté. Ce n’est hélas pas le cas sur la côte Pacifique du pays.…voir : Séïsme en Equateur
Avec effroi, nous regardons, sur une antique TV, les désastres occasionnés.


De notre coté, nous préparons la suite. Santiago nous précise que nous pouvons rester le temps que nous voulons.



COLOMBIE : San Agustin - Ipiales (28 mars - 9 avril 2016)

En quittant San Agustin, nous rencontrons un couple de voyageurs à vélo. Ekaterina et Marcos. Ils viennent de commencer leur voyage à Bogota et se rendent à Buenos Aires. Nous décidons de rouler ensemble pour rejoindre la ville de Mocoa.


Arrivés au sommet d'un col à 2 400 mètres, nous demandons à l'armée si nous pouvons planter notre tente. Ils sont désolés, mais ce n'est pas possible sur un terrain militaire. Par contre, nous passons une heure à discuter, parler politique et faire des photos....


Dans la descente, nous trouvons une grange pour poser notre tente à l'abri.
Le lendemain, nos compagnons lèvent le camp de bonne heure. Comme ils sont moins rapides que nous, nous les rattraperons un peu plus tard et prenons le temps de déjeuner tranquillement.


C'est comme cela que nous rencontrons le propriétaire de la grange qui vient traire ses vaches chaque matin. Nous avons droit a un verre de lait tout chaud....
Comme prévu nous rattrapons nos amis et arrivons à Mocoa où nous les initions aux Bomberos.
Le temps pluvieux incite le commandant des pompiers à nous installer pour 2 nuits dans la salle de réunion avec bains privés et Wifi.


Les pompiers, vraiment sympas, nous indiquent la proximité d'une cascade. C'est donc à 4 que nous nous rendons à la fin du monde (le nom de la cascade). Une heure de marche dans la forêt humide,
sur un sentier bien tracé.


Nous faisons des haltes aux pieds des nombreux bassins pour nous rafraîchir avant d'arriver au bout du monde


Le chemin s'arrête sur un a pic.


200 mètres plus bas, la forêt Amazonienne à perte de vue. Assez impressionnant.


Retour à Mocoa et dernier repas avec Eketarina et Marcos.


Le lendemain nos routes se séparent. Ils partent sur l'Equateur par la plaine, nous prenons par la montagne.

Il y a des noms qui influent sur notre parcours. Celui ci en fait parti. : Le trampoline de la mort....



Une route non asphaltée qui relie Mocoa à Pasto. Étroite, en surplomb, avec des cascades rendant le terrain instable.


Le genre de route que nous affectionnons particulièrement. Cet axe est considéré comme le 5ème le plus dangereux au monde.


Surtout pour les routiers qui prennent des risques élevés pour se croiser.... Pour nous cyclistes, ce n'est que du plaisir.


Cela grimpe dès la sortie de Mocoa. Nous montons lentement. 5 km/h. A chaque véhicule, nous devons nous coller à la falaise ou nous arrêter.


Pour monter à 3 200 mètres, nous traversons les nuages chargés de pluie,


avec parfois quelques belles éclaircies.


Le soir nous avons péniblement parcourus 41 kilomètres. Nous trouvons refuge sur la terrasse branlante d'une cabane qui semble abandonnée.


Mais comme partout en Colombie, rien n'est abandonné... Le propriétaire apparaît soudainement. Sortant de nulle part. Gentiment il nous autorise à "squatter" sa terrasse et nous offre le café. Manuel à 73 ans. Il vit ici depuis 10 ans. 8 mètres carrés sans électricité, dans cette cabane qu'il à construite lui même. Pour l'eau il y à une cascade toute proche. Pour le chauffage, il y a la forêt. Pour la nourriture : du riz 2 fois par jour et les fruits de la forêt. La forêt lui apporte également de maigres revenus. Toute la journée, il découpe des arbres en planches directement sur place, qu'il vend ensuite au bord du chemin. Des vies et des rencontres peu ordinaires qui font apprécier le voyage....


Le lendemain, nous repartons direction du village le plus proche (San Francisco) situé à 20 km. La pluie nous rattrape dès le milieu de la matinée. Nous nous arrêtons à Colon, ou la mairie nous permet de camper dans le centre sportif. Encore une journée avec 2 cols à plus de 3 000 m.


Pour les gosses du village, le montage de la tente est un vrai spectacle. Chacun veut essayer le matelas... On confirme que l'on peut donc rentrer à 6 dans notre tente....
Comme nous sommes en Amérique du sud, nous ne pouvons pas terminer la rencontre sans une partie de foot...

Nous n'avons jamais été très doué pour ce jeu, mais les gamins en face de nous sont de vrais artistes.... Avec leurs "croqs", ils jouent comme des pros.


Une troisième journée de pluie nous attend pour rejoindre la lagune de la Cocha.


Après 38 km et quelques cols,


nous nous réfugions dans un petit hôtel, style chalet de montagne, pour sécher et profiter d'un bon repas complet.


A peine installés, les propriétaires, allument le feu


et nous offrent l'eau de Panella (Canne à sucre chaude).


El Puerto, le village de la lagune, a un petit air Alpin, avec ses maisons en bois, ses fleurs aux fenêtres et sa production de fromage.


Un dernier regard sur la lagune,


un col à plus de 3000 m


et nous arrivons à Pasto, où nous sommes accueillis par Dorys.


Avocate du travail, Dorys nous laisse en toute confiance sa maison. Nous y restons 2 jours à nous reposer et regarder tomber la pluie. qui pour une fois ne nous mouille pas...


Direction Tuquerres, ou les personnes rencontrées nous parlent d'une lagune de toute beauté, nichée au fond du volcan Azufral.


Une fois de plus, les pompiers de la ville nous accueillent confortablement.


Nous y laissons nos bagages avant de nous rendre à la lagune.


Le chemin est roulant, ce qui nous permet d'accéder au mirador (4 000 m) sur le vélo.


Ensuite, nous descendons sur la lagune à pieds.


Le ciel est couvert, mais quelques éclaircies nous permettent d'admirer les eaux vertes du lac.


Les 1 000 mètres négatif pour rejoindre notre camp de base sont un vrai plaisir en mode VTT.


De Tuquerres, nous rejoignons dans la demi journée Ipiales.


Ici nous séjournons chez Ozcar et sa famille,


 qui mettent à disposition des cyclistes, une pièce pour dormir.


Avec eux, nous observons les "lumières" d'Ipiales. Dès la nuit tombée apparaissent dans le ciel des traînées lumineuses. Ce ne sont ni des satellites, ni des météorites et encore moins des avions. Les lumières passent à une vitesse élevée, disparaissent, grossisses, font des virages qu'aucun objet cité ci-dessus ne pourrait faire. Les scientifiques ne l'explique pas. Les habitants pensent que ce sont des OVNIS... Pour les avoir vus, on peut adhérer à cette hypothèse.


D'Ipiales, nous nous rendons au sanctuaire de Las Lajas. En route, nous croisons nos premiers lamas...



Le sanctuaire est une église construite au dessus d'un canyon suite à un miracle.


On pourrait se croire à Lourdes. Eau guérisseuse,



pèlerins en quête de guérison, vendeurs de bondieuseries....


Le site est autant impressionnant que magnifique.


L'endroit était également un lieu sacré pour les indigènes bien avant la colonisation.


Ipiales, notre dernière ville de Colombie. Demain nous serons en Équateur.