Birmanie – Lac Inle et retour Thaïlande (13 - 24 janvier 2015)


Nous quittons le lac Inle par une minuscule route qui nous amène, après 30 kilomètres et plus de 1000 mètres de dénivelé, à Taunggyi. Nous passons la nuit dans cette ville, capitale de l’état de Shan. Le lendemain nous prenons la direction du triangle d’or, avec l’intention de quitter la Birmanie par le Centre-Est et rentrer en Thaïlande par Mae Sae


Cela restera un projet. Dans la ville de Hopong, la police de l’immigration nous interdit l’accès. Région non sure, rebelles armés.. On nous explique qu’il nous est interdit de prendre cette route sans un permis spécial qu’il faut demander et acheter à Yangoon… Depuis quand un permis protège des rebelles armés ???

Des hommes en armes, nous en croiserons quelques jours plus tard. Ils nous arrêtent au milieu d’une piste sablonneuse avec l’intention de nous tirer…. le portrait avec leur smartphone.  Nous obtempérons tout sourire. Celui qui tient le fusil ne doit pas avoir plus de 12 ans…Nous avions déjà rencontré un « capitaine » de la révolution, comme il se désignait lui même. Juché sur sa mobylette, il avait, effectivement, une apparence du « Che ».

Pour l’instant, le fait est là.  Malgré notre insistance, et nos tentatives de contourner le barrage, nous ne pouvons pas passer. NI prendre la route qui nous permettrai de descendre au sud en longeant la frontière par Namhkok, car interdite également…..  Nous sommes obligés de faire demi-tour par le même chemin.


Pour s’assurer que nous faisons bien machine arrière, nous sommes accompagnés par une jeune recrue à mobylette qui va nous suivre pendant une vingtaine de kilomètres, nous attendant à chaque carrefour pour nous indiquer la bonne route. Nous sommes deux il est tout seul. L’envie de jouer un peu est trop grande.  Un part à gauche, l’autre à droite. L’un s’arrête, l’autre continue… De quoi traumatiser notre jeune policier qui garde le sourire, ayant bien compris que nous le taquinions.

Nous envisageons de prendre le train. Un seul par semaine sur cette portion. Ce n’est pas aujourd’hui. Nous referons donc la route en sens inverse, avec la satisfaction de voir de face les personnes vues de dos à l’aller….



Par contre la route ne s’est pas améliorée et après 40 kilomètres de descente sans  trop  touchés aux freins, nous sommes bien secoués. Nous avons doublés tous les camions, toutes les charrettes à bœufs, tous les deux roues….


 Résultat, cette fois ci c’est le porte bagage avant du vélo de Patricia qui pête une soudure…. Réparé très rapidement par un des nombreux ateliers du bord de route. Le soudeur, plus habitué aux arbres de transmission, nous fera un joli travail, refusant toute rétribution. Merci a lui.


Un peu plus loin, un peintre nous barbouillera la soudure.

Le vélo est remis à neuf quand nous abordons la plaine qui nous ramène plein sud. Comme lorsque nous montions au nord, nous décidons d’éviter cette partie. Dans un petit village, nous nous renseignons sur le passage du train.


Quelle chance, le tortillard passe dans une heure. Nous décidons de le prendre.


Le chef de gare en personne nous accueille dans son bureau, pour recevoir la fraicheur du ventilo. Un policier est détaché pour garder nos affaires et les monter dans le train au moment voulu. Les vélos sont pris en charge par les manutentionnaires, qui se font un plaisir de les essayer, et seront embarquer dans le wagon à marchandises.

Dans ce village, surement peu habitué aux étrangers, les recommandations du gouvernement sont prises au pied de la lettre. (Accueil chaleureux et protection des touristes).

Le train arrive presque à l’heure. Nous embarquons en classe ordinaire. Banquettes en bois. Prendre le train est une bonne (grande) expérience, plus lent que le bus, il traverse les villages, les campagnes que nous ne voyons pas de la route. A l’intérieur l’ambiance est bon enfant, on échange gâteaux contre bétel. Les vendeurs ambulants parcourent les wagons pour vendre fruits, cigarettes, plats de riz…. A pleine vitesse, on ne tient pas en place. Les fesses décollent de la banquette et à chaque instant on se demande comment le train est encore sur les rails. Impressionnant. Ce qui l’est encore plus, ce sont les vendeuses qui arrivent à garder leur plateau en équilibre sur la tête..


400 kilomètres et 8 heures plus tard, nous arrivons à Bago, contents d’être arrivés, car en plus d’être bien secoués, le bruit y est infernal…
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Nous passons une journée dans cette ville, à visiter, sans trop de motivation, quelques unes des innombrables pagodes. Nous commençons à avoir une indigestion de temples, de Bouddhas couchés, assis, debout….


Pour éviter la encore de parcourir la même route que lors de notre entrée en Birmanie, nous empruntons quelques pistes bien sableuses,


bien défoncées ou les deux.


A Mawlamyine, nous découvrons une piste qui nous fait aboutir sur la future autoroute reliant Thailande et Birmanie.


Cette nouvelle voie nous fait éviter l’abominable col franchi le 1er jour. Cerise sur le gâteau, après quelques passages en construction, nous trouvons un asphalte tout neuf et rien que pour nous.


Passage des frontières sans encombre. Nous obtenons un nouveau tampon Thaïlandais, nous permettant d’y séjourner 30 jours.


Coté Thaïlandais, nous faisons nettoyer les vélos. Les bonhommes attendrons encore un peu.



Bus de nuit pour Bangkok, puis direction le centre à vélo,



 ou nous retrouvons notre auberge et les bagages laissés en consigne.

Birmanie : Bagan - Lac Inle (7 - 12 janvier 2015)

Nous quittons Bagan au petit matin,  admirant au passage quelques pagodes isolées.


La route est goudronnée, mais dans un état assez pitoyable. Ce sont des cailloux recouverts d'une fine couche de goudron. Nous sommes secoués dans tous les sens, avec, dans les descentes, l'impression que le vélo va se couper en deux...


Une roulette de dérailleur abandonne la partie et reste au bord de la route... Premier incident mécanique qui sera vite réparé, ayant la chance d'en trouver une chez un réparateur de vélo quelque 100 kilomètres plus loin.


Après la plaine de Bagan, la route s'élève tranquillement.


Peu à peu les champs cultivés laissent place à la forêt.  C'est agréable à rouler. Juste la bonne température. Par contre, nous ne trouvons aucun hébergement dans les villages traversés, ce qui nous oblige à sortir la tente...

Mais en forêt les endroits ne sont pas évidents à trouver. Un soir, alors que nous commençons à regarder un coin pour nous poser, nous voyons une bande de singes qui semblent peu amicaux, Inquiets qu'ils puissent en vouloir à notre nourriture et par la même occasion, déchirer notre précieuse toile de tente, nous continuons notre route.
Quelques kilomètres plus loin, le village que nous traversons possède une petite pagode. Nous demandons l'hospitalité au moine présent, qui nous ouvre les portes du sanctuaire.


Nous dormons sous la protection de Bouddha et sous la bienveillance de notre moine qui nous nourrit avec les offrandes faites aux divinités. Chips, fruits, cacahuètes, gâteaux, café et autres bizarreries un peu trop épicées pour nos palais..


Le lendemain, nous terminons la montée du col pour arriver à 1400 mètres, avant de plonger dans une nouvelle vallée abritant le lac Inle.

Lac Inle.


D'une superficie de 12 000 hectares, ce lac est un véritable havre de tranquillité et de fraicheur.
Pour une journée, nous louons un bateau et son conducteur pour aller l'explorer. Nous embarquons Isabelle, une jeune Toulonnaise.


Pagodes, au milieu des eaux, Les villages sur pilotis ont les maisons reliées par des passerelles.


Marchés flottants ou les commerces se tiennent dans les bateaux.


Nous naviguons entre les jardins flottants, ou poussent fruits, légumes et fleurs.
Nous  admirons  les pêcheurs et leur technique de navigation unique au monde. Ils guident leur bateau debout sur une jambe, l'autre enroulée autour de la godille.


La vie économique est basée sur l'agriculture, la pêche, et la fabrication de tissus en fibre de lotus. C'est la même technique que pour travailler la soie. Il faut trois jours pour fabriquer une écharpe....
Retour au village terrestre ou nous logeons sous un romantique couché de soleil.


Nous passons encore une journée à explorer la campagne environnante avant de reprendre la route en direction des montagnes du triangle d'or.




Birmanie : Mae sot - Rocher d'or - Bagan (29 décembre - 6 janvier 2015)

L'autre nom de la Birmanie


En 2006, alors que nous voulions rejoindre la Thaïlande depuis l’Inde, la Birmanie nous avait été interdite pour cause de frontières terrestres fermées.
Cette fois ci, 4 frontières sont ouvertes avec la Thaïlande. Nous prendrons donc une petite revanche en allant y faire un tour.


Départ de Bangkok en bus pour Mae-Sot. Nous voyageons légers. Nos affaires d’hiver étant restées en pension à l’auberge de Bangkok.

Passage de la frontière.


Enormément de monde au poste frontalier. Mais, le guichet 4, réservé aux passeports étrangers est libre. C’est donc en un quart d’heure que nous changeons de pays, sans aucun contrôle des bagages.


De l’autre coté, gros changement. Du monde partout, la pagaille, le bruit, les voitures surchargées, les camionnettes bondées, les changeurs de devises dans la rue, les crachats de Bétel…


Dés la sortie de la ville, la route, se dégrade assez rapidement, devenant parfois une piste de terre, de cailloux, de tous et de bosses… Durant la montée du col, les contrôles militaires réguliers nous demandent passeports et signatures sur registre. D’autres barrières sont également dressées, mais ne concernent que les automobilistes à qui l’on demande une participation pour l’entretien des routes. (Nous n'osons pas imaginer ce que se pourrait être sans entretien.... ).
Tout au long du trajet, nous retrouvons les véhicules, qui ne vont guère plus vite que nous, arrêtés devant de petits restaurants ou en plus de se ravitailler ils peuvent faire refroidir freins moteurs et pneus grâce à des tuyaux spécialement destinés à ces usages..


En Birmanie il n’est pas autorisé de planter sa tente et les habitants ne sont pas plus autorisés à héberger les étrangers. Aussi, quand les autorités nous demandent ou nous allons dormir, nous leur donnons le nom d’une grande ville, sans que la distance, impossible à couvrir à vélo ne les déstabilise…


Pour le premier soir, la chance est avec nous. Alors que la nuit commence à tomber, avec l’aide de villageois, nous trouvons une « rest home », qui accepte de nous héberger pour la nuit. Une araignée grosse comme le poing, une souris et une grenouille nous tiendrons compagnie. (sans compter les geckos)


Le lendemain, dans la plaine, nous trouvons une route en meilleur état, nous permettant de rejoindre une ville où nous passons la nuit de la Saint Sylvestre.



Golden Rock.



C’est notre première visite. Pour atteindre le « rocher d’or », nous prenons l’option la plus courte, consistant à monter dans un camion.


Nous voilà rassuré, le prix du billet comprend une assurance vie. Ceci fait, il faut sauter dans la benne d’un camion ou l’on se retrouve à plus de 50 personnes, ce qui permet d’être bien coincé les uns contre les autres et donc de ne pas bouger. Un peu comme une ceinture de sécurité… Une fois parti, on se balance au gré du revêtement et de la vitesse à laquelle sont pris les virages. La route ressemble à un grand huit, à la seule différence, que les wagons, ici les camions, ont le droit de se dépasser… Même Disneyland n’a pas un manège aussi fou.


Arrivés entiers au rocher d’or, nous pouvons déambuler entre tous les vendeurs de bondieuseries et les pèlerins.


Beaucoup de ferveur en ce lieu. Chacun y va de sa prière. La pensée de prendre le chemin en sens inverse y est elle pour quelque chose ?


Bagan


Notre deuxième étape touristique. Situé un peu plus au nord, nous faisons le trajet depuis Kyaikto en bus de nuit pour ne pas pédaler dans cette plaine surchauffée et qui ne nous semble pas la plus intéressante.


Bagan c’est un ensemble de 4 000 pagodes réparties sur quelques kilomètres carrés.


3 villes bien équipées au niveau du tourisme permettent de passer un agréable moment dans ce lieu fascinant.



Des pistes de sable relient les pagodes et l’on s’y promène au petit bonheur découvrant des merveilles architecturales.


Chaque Pagode, petite ou grande, en bon état ou abandonnée abrite des Bouddhas, des peintures murales ou autres curiosités.