ARGENTINE : Cafayate - San Rafael (4 octobre - 25 octobre 2016)

Profitons d'une bonne journée de pluie et d'un hostel bien chauffé pour vous donner des nouvelles.

La mythique 40... Un brin ennuyeuse.

Nous quittons Cafayate et ses vignes.


Peu à peu, la Ruta 40 retrouve le goudron. Cela n'arrive pas d'un coup, mais par petits tronçons...


Une fois passé Londres,


cela devient tout à fait roulant.
Par contre, coté paysage, cela ne s'améliore pas. Désert, arbustes, pierres... Coté route, des lignes droite sur plusieurs centaines de kilomètres,


un petit virage et à nouveau une ligne droite.
Nous pédalons au mental. Pour noircir encore un peu le tableau, le vent se met à jouer contre nous.


A Chilecito, nous croisons au hasard des rues, Iesu. Un cycliste Basque (surtout ne lui dites pas qu'il est Espagnol...)


rencontré pour la première fois à La Paz.  Pour rompre la monotone, se motiver et échanger, nous décidons de rouler à 3. Pour lutter contre le vent nous prenons des relais, ce qui nous permet d'améliorer sensiblement notre moyenne quotidienne.

Les Gauchitos Gil

Sur cette route qui semble interminable, il n'y a rien. Pas de villages, pas de rivières... RIEN. Enfin presque. Car, il y a les Gauchitos Gil.


Des petits sanctuaires, représentant une légende d'Argentine qui aurait accomplie des miracles. Ces sanctuaires sont reconnaissables de loin, car pour représenter le sang d' Antonio (Le gaucho), il est accroché des tissus rouges aux arbres (quand il y en a) ou aux arbustes. Autour du petit sanctuaire, des donations. Du vin (rouge), des bouteilles d'eau et parfois de la nourriture.
Pour les voyageurs à vitesse réduite, ce sont des lieux ou l'on peut donc facilement se ravitailler en eau (bien la purifier). Ce qui fait que malgré l'environnement désertique, l'eau n'est pas du tout un problème.


Pour nous, cela devient également un lieu recherché pour passer la nuit,. Il y a souvent à coté du sanctuaire, tables, chaises et BBQ.



San Juan.

Un des gros avantages de l'Argentine, c'est que tous les villages, ou presque, ont un camping municipal. La plupart du temps gratuit (mais pas entretenu), il propose, eau, électricité, BBQ et parfois la douche. Parfait pour une nuit.


San Juan n'échappe pas à la règle. Sauf que son camping ne permet pas de planter une tente... Nous nous rabattons donc sur une petite auberge. Ici, Patricia découvre les puces de lits....Ce qui va renforcer notre préférence pour la tente....


Mais surtout, nous rencontrons d'autres résidents avec qui nous allons partagés de bons moments.
Le samedi soir, nous décidons de partager une "parrilla" (Viande grillé au feu de bois).


Autre particularité de l'Argentine, c'est la viande et le (bon) vin. Ils sont très abordables question prix.
Nos nouveaux amis veulent donc nous faire gouter toutes sortes de viandes et de vins. Un très bon moment de convivialité.

Le lendemain, notre compagnon de route est incapable de se lever et décide de cuver jusqu'au surlendemain ou il prendra un bus pour Santiago...
Nous reprenons donc la route à 2.

La déviation Mendoza. 

Pour éviter Mendoza, grande ville qui ne nous attire pas, nous décidons de passer par l'Est. Plus près des montagnes et plus tranquille. Sur notre carte, une petite route. Nous l'empruntons confiants. D'un mauvais goudron, elle devient rapidement un mauvais muletier.


Pour franchir le col à 2 800 mètres, nous empruntons le lit d'une rivière asséchée.


Malheureusement, nous ne profiterons que très peu du paysage, car la pluie et le brouillard viendront pimenter notre chemin
De l'autre coté du col, nous aperçevons les Andes faisant frontière avec le Chili.


Plus de pluie, mais une piste de sable nous rappelant un peu trop la traversée du Sud Lipez...


La petite ville de Uspallata sera une délivrance. Nuit au camping avant d'emprunter la RN 7.


Comme chez nous, très fréquentée. Elle relie les villes de Mendoza et Santiago. Rapidement, nous décidons de l'abandonner au profit de la RN 89. Très bon choix. Bien que non goudronnée, nous apprécions sa terre battue,


sa tranquillité et ses paysages à couper le souffle.



Sale temps.

De retour sur la "40", nous retrouvons de grandes lignes droites à perte de vue.


La météo se gâte et nous avons la pluie. Du coup, nous changeons notre itinéraire. La 40 n'étant de nouveau plus goudronnée, nous préférons suivre la route en direction de San Rafael. Un détour de 150 km que nous ne regrettons pas.

Nous sommes à San Rafael. Pendant 3 jours, il n'a fait que pleuvoir. Des orages de grêle, de la pluie sans discontinuer....


Sur ces routes ou il n'y a rien pour s'abriter, nous posons la tente où nous pouvons. Ce qui nous vaut quelques surprises quand le terrain ne peut plus absorber....


Ici dans notre petit hôtel, nous sommes content d'avoir détourner notre route. Qu'est ce que cela aurait donné sur une route en terre ou la prochaine ville se trouvait à plus de 4 jours..... ?

Demain nous repartons toujours plus au sud. Si la météo le permet....

Rendez vous aux alentours des 7 lacs.




CHILI - ARGENTINE : San Pedro d'Atacama - Cafayate (21 septembre - 3 octobre 2016)

Désert d'Atacama. 

Nous quittons le petit oasis de San Pedro en direction de l'Argentine.
Nous avons 2 solutions. Le col de Jama ou le Col de Sico. Pour la première option, il nous faut remonter en direction de la Bolivie. Nous avons effectué la descente et n'avons aucune envie de nous y confronter à la montée.
Coté météo, nous sommes tranquille. Il ne pleut qu'une fois tous les 4 ans.
Coté approvisionnement, nous repartons chargés comme des mules en eau et en nourriture.


Direction plein sud. La route commence par la traversée d'un salar et longe la lagune de Cejar qui a la particularité d'être plus salée que la mer morte.


Vient ensuite le tropique du Capricorne.


Après le village de Socaire, nous découvrons le panneau le plus flippant de notre voyage....


Comment en sommes nous arrivés là ?  Ils auraient pu rajouter qu'il n'y a plus de goudron, plus d'eau et plus personne.......Que du sable partout, quelques Vicunas et des lagunes isolées.


Paso Sico

Pour passer en Argentine, nous avons donc choisi le Paso Sico. Une route qui passe par quelques cols à plus de 4000 mètres.


Une fois les derniers attraits touristiques passés, nous sommes seuls. La route n'a rien à envier aux pistes de Bolivie. Sable, cailloux, tôle ondulée.


On prend les mêmes et on recommence.


Peu avant l'Abra El Laco, nous faisons un court détour par une ancienne mine.


Fermée depuis 1994, nous avons la chance d'y rencontrer 2 personnes qui gardent les anciens bâtiments et logements des mineurs. Nous y sommes accueillis pour la nuit.


Ici pas d'eau courante ni d'électricité....

Le lendemain, nous passons le fameux Paso Sico qui forme la frontière entre le Chili et l'Argentine.


Nous ne serons restés que quelques jours au Chili. Mais devrions y retourner plus au sud.
Seul un panneau nous indique que nous avons changé de pays.


Il nous faut faire 11 kilomètres pour trouver le poste frontière servant aux 2 pays. Les 6 douaniers (3 Chiliens et 3 Argentins) ne sont pas débordés. Ils nous indiquent qu'il y a environ 600 personnes qui passent la frontière chaque année....
Cela explique que nous n'ayons croisé absolument personne.


En 2 jours, nous rejoignons la ville de San Antonio de Las Cobres.


Un soulagement, car coté Argentin la piste est encore plus pourrie que coté Chilien.


C'est notre première ville en Argentine. Quand nous y arrivons tout est fermé, mort. Une ville fantôme. L'unique personne que nous rencontrons nous explique que la vie ne commence pas avant 18 heures. Heure à laquelle les commerces commencent à ouvrir..... Il va nous falloir nous adapter. Nous, qui arrivons de pays ouverts quasiment 24/24.

La Ruta 40. 

Route mythique s'il en est : 5194 km. Elle traverse le pays du Nord au Sud.


En empruntant cette nationale, nous pourrions la suivre jusqu'en terre de feu.
C'est à la sortie de San Antonio de Las Cobres que nous la rencontrons.


Mais attention, ne vous y fiez pas. N'imaginez pas une route nationale comme la RN 7 ou la 86.....
Ce n'est pas une des routes "rouge" que nous essayons absolument d'éviter dans nos contrées.
Ici la "40", ressemble plus, par moments, à un itinéraire muletier.


Nous y retrouvons les incontournables "Arena-Calamina". (Sable-Tôle ondulée).


Devant nous les bornes kilométriques vont décroissantes, ce qui va nous permettre de voir notre progression, car même si nous n'allons pas suivre ce long ruban dans sa totalité, nous allons pédaler, au moins, 2000 kilomètres ensemble.




L'Abra del Acay. 

La Ruta 40 nous accueille avec le passage de l'Abra del Acay (4972 m selon notre carte). 45 kilomètres de montée que nous effectuerons en 2 jours... La montée est difficile, la piste mauvaise. Ce premier jour, Patricia n'a plus de jambes, plus de jus, plus rien.


Pas la peine de trop insister...


nous plantons la tente au bord de la route. Il est 15 heures.


Nous sommes tranquilles, nous savons qu'il n'y aura aucun véhicule.
Le lendemain au sommet du col, tout commence à se bousculer dans notre tête.


Nous prenons conscience que nous avançons, qu'au bout de cette route, il y a la terre de feu, que nous sommes en Argentine. Le dernier pays d'Amérique du sud.....Même si nous sommes encore loin d'Ushuaïa.

La descente ne sera guère plus rapide que la montée.


Petit à petit nous rejoignons la plaine.


La chaleur augmente, de petits ruisseaux coulent des montagnes,


laissant apparaitre un peu de végétation, un peu de vert.  Dans les arbres, nichent des centaines de perroquets.


Encore quelques passages bien désertiques, des canyons n'ayant rien à envier à Brice


et nous voila à Cafayate (1660 m).



Un petit air de Provence. Place ombragée entourée de cafés. Cafayate c'est une des régions viticoles d'Argentine. Tout autour de nous, des vignobles,


des caves à vin. Il y a même le musée du vin.


On se croirait presqu'à la maison....



Demain ou après-demain, direction Londres.....