ITALIE : Bari - Nice (2 avril - 30 avril 2018)

D'Albanie, nous quittons nos amis et embarquons sur un bateau pour traverser la mer Adriatique.


Une nuit de trajet avant de débarquer à Bari en Italie.

Cette fois ci nous sommes définitivement en Europe et en zone Euro. Cela devrait être plus facile.


Quant à la langue, un mélange de Français, d'Espagnol devrait faire l'affaire.

Une fois sur le quai, reste la sempiternelle question de : "quelle route allons nous suivre ?"
Notre première option est de rejoindre la Sicile, puis remonter par la Sardaigne et la Corse. Cela fait encore beaucoup de transport. Option abandonnée.

Nous nous engageons pour suivre la côte Adriatique. Plages, plat, facile. C'est sans compter sur les vacances de Pâques qui attirent déjà beaucoup de trafic sur les routes. 2ème option rejetée. Trop de monde.


Nous optons donc pour une 3ème option, celle que nous préférons finalement. La montagne, les routes désertiques, les sommets encore enneigés et les bivouacs faciles.


La chaine des Apennins va nous permettre de traverser l'Italie par les montagnes du Sud au Nord.


C'est un bon choix, qui nous fait passer par des régions peu fréquentées, en traversant des villages perchés où la vie semble figée.


Juste encore un peu de neige au sommet des cols pour renforcer cette ambiance rude et donner du relief aux montagnes.


Coté météo, à part quelques épisodes pluvieux,


nous avons un magnifique début de printemps nous permettant de profiter d'un soleil chaud.


Coté hébergement, nous trouvons à chaque fois de jolis lieux de bivouacs, profitant des très nombreux ruisseaux pour nous décrasser et nous désaltérer.


Le paradis du cyclo-campeur.

Coté routier, des routes de montagnes, pas toujours bien entretenues, beaucoup de dénivelé, de nouveaux cols à collecter et beaucoup de plaisir à rouler tranquillement avec peu de circulation,
et de monde.


Et pourtant. A la boulangerie d'un village paumé, nous (re)trouvons Mike. Un américain à vélo que nous avons déjà croisé 1 an auparavant au Bostwana....


Le monde est définitivement bien petit... Rendez vous est donné pour rouler de nouveau ensemble en France. Pour le moment, il doit rejoindre la côte pour prendre un bateau à destination du  Maroc.

Quant aux incontournables d'Italie, Rome, Florence, Pise, Cinque terre et des centaines d'autres, nous les contournons soigneusement. L'Italie est notre pays voisin. Nous avons déjà eu l'occasion de pédaler dans de nombreuses régions et d'admirer ces fabuleuses merveilles.


Nos détours nous amenent à Cueno. Dernière ville avant de basculer en France. Le col de Larche aurait été le plus rapide pour rejoindre Grenoble, mais nous voulons passer par Nice pour saluer Philippe, le frère de Christian que nous n'avons pas vu depuis Noël 2013.

Il ne reste donc que la route de Tende. Pendant un temps nous nourrissons l'espoir de franchir le col à vélo. Mais les fortes chutes de neige de cet hiver rendent son passage bien compliqué avec des vélos chargés. Tant pis pour les 50 lacets (coté Français) que nous n'avons jamais descendus....

En attendant le forage de la seconde galerie, le tunnel historique, à sens alterné, reste interdit aux vélos.
Il est facile de passer outre l'interdiction, surtout dans le sens Italie-France. Les 20 minutes entre les feux permettent aisément d'effectuer les 3 kilomètres qui sont descendants. Mais nous ne voulons pas commencer notre rentrée au pays par une infraction....

Par chance, la veille, nous avons diné, au camping de Cuneo, avec un couple de Ch'tis, qui dès le lendemain partaient direction Menton avec leur camping-car. A la fin du repas, il été décidé de passer le tunnel ensemble.


C'est donc à Tende, coté Français que nous reprenons la route.


Hors de question, une fois de plus, d'aller se noyer dans le flot de véhicule du bord de mer. Nous optons donc pour la route des cols qui va nous mener à Sospel, Contes et la vallée du Var.


Plus pratique pour rejoindre Nice Nord où Philippe à son "campement".

Première retrouvaille. Rien n'a changé, Philippe est toujours plongé dans sa passion. Les bagnoles et leurs moteurs.


C'est lui qui aurait du être ministre de l'écologie. Il a plus de voitures que Nicolas Hulot...

Ici, nous prenons un avant goût de notre ancienne- future vie...


Nous retournons dans le monde global. Campagne - Rond point - Zone industrielle - Rond point -  Zone commerciale - Rond point - Zone à urbaniser - Rond point - Zone pavillonnaire - Rond point - Centre ville.

Nous passons quelques jours ici à profiter de la côte d'Azur, et de la bonne ambiance du lieu.

Jour après jour, nous remettons un pied dans ce monde réel....


Mais il nous reste encore quelques kilomètres à accomplir pour clore définitivement cette formidable ballade qui se terminera officiellement le 27 mai 2018. 


Au plaisir de vous retrouver et/ou de vous croiser sur les routes de notre belle France.






LES BALKANS : Split - Durres (22 mars - 1er avril 2018)

Pas de vélo dans cet article.
Comme nous l'avions annoncé, nous avons fait une petite pause.
Retour sur cette parenthèse.



Tout c'est bien enchainé. Nous ne voulions plus pédaler pendant quelques temps, histoire de laisser venir le printemps. Nous aurions pu rester chez Steffi et Dean, les aider à préparer l'auberge en vue de son ouverture estivale,

Finalement, nous avons "bougé", mais sans les vélos. Ou plutôt si, avec les vélos, mais sans pédaler. Explication.

Alice et Lucas (soeur et frère), voyagent en fourgon. Après concertation, , ils nous proposent de voyager avec eux, mais descendent au Sud...


Banco. Et tant mieux s'ils vont vers le sud. Nous n'aurions pas accepter de découvrir une partie inconnue, à travers des vitres...

Après avoir salué nos hôtes, nous voila embarqué tous les 4 et nos 2 vélos dans le vieux "merco" qui démarre au quart de tour, mais reste poussif dans les montées lesté de 200 kilos supplémentaires...


Se retrouver enfermé à 4, pour une durée inconnue, dans un habitacle restreint est un vrai pari.
Vu le très jeune âge de nos compagnons de route (Alice 26 et Lucas 22 ans), nous avions peur qu'ils ne soient fans de Justine Bieber.   Dans ce cas, nous aurions abandonné le véhicule, même en marche.

Mais bon, avec un papa né en 1965 et se prénommant Christian, tout ne pouvait que bien se passer...


Bohèmes, musiciens, chanteurs, fumeurs de joints et buveurs de bière,


(mais également très cultivés (agrégation de Français), sérieux et drôles), la cohabitation s'est bien déroulée.

Reprendre le même itinéraire en véhicule nous a permis de découvrir des lieux que nous n'avions pas eu le courage d'aller voir à vélo.

Le lac bleu,


le lac rouge,


Le monastère de Blagaj,


les cascades de Kravica....


Sans oublier les petits détours vers des plages paradisiaques.


Retour incontournables sur Mostar, vu sous un auttre angle,



ou Dubrovnik


que nous avons rejoint depuis la citadelle surplombant la ville,


étant donné que nous avions dormi tout là haut...


Durant 11 jours, nous avons pu apprécier le confort spartiate du véhicule,


capable de dormir et de manger à 4 les jours de pluie.


Profitant de bonnes soirées à jouer aux cartes, deviser sur le monde et préparer des repas à base de presque rien....


Nous retrouver avec Alice et Lucas, nous à permis de sourire de leurs découvertes, nous rendant "jaloux" de cette naïveté que nous avons perdu, de cette expérience qui estompe notre émerveillement et de cette jeunesse qui s'éloigne...

Voila pour ce court article retraçant cette petite parenthèse qui nous a fait le plus grand bien.

Alice devrait rentrée en France depuis la Grèce et Lucas continuer encore un peu.


En espérant les revoir prochainement.



Quant à nous, un bateau depuis l'Albanie nous à emmené en Italie du Sud, où nous pédalons de nouveau.

Nous vous en parlerons dans un prochain article.









LES BALKANS : Bar - Split (7 mars - 21 mars 2018)


Les cyclistes sont comme les champignons. En ce jour de ciel bleu et après un gros épisode pluvieux, nous croisons dans la même journée, 5 cyclos.


Certains se rendent au Sud, d'autres au Nord. Tous sont heureux de retrouver enfin un peu de clémence en provenance des cieux.


Ce soir là, après avoir suivi une intéressante route en lacets,


nous plantons la tente au dessus de la ville de Kotor, bénéficiant d'une vue imprenable sur la baie.


Au matin, nous partons visiter la vieille ville fortifiée,


prenant à nouveau de l'altitude en randonnant jusqu'à une ancienne église


et un fort dominant le petit golfe.


La route le long du fjord est simplement éblouissante.


Quelques kilomètres après avoir franchi la frontière Croate, toute proche, nous passons, au milieu de nulle part,  devant un lieu qui nous interpelle.


Des clubs de golf à vendre, des vélos suspendus aux arbres, tout un tas de "vieilleries". Nous aimons ces lieux un peu particuliers. Ne résistant pas à notre curiosité et, cherchant un endroit pour la nuit, nous nous arrêtons. James et Marko nous accueillent. Doux rêveurs, ils veulent remettre, entre autre, en activité une vieille ligne de chemin de fer pour promouvoir le tourisme. Après avoir partagé, café, vin blanc, histoires...ils nous conduisent un peu plus haut dans les bois où nous pourrons installer  notre tente et/ou séjourner dans une des cabanes de la propriété.


Marko, 80 ans, est né à Dubrovnik. James, Anglais, beaucoup plus jeune, est tombé amoureux du lieu et s'est installé ici depuis 2 ans.
Surplombant la côte, l'emplacement a de quoi séduire....


L'étape suivante nous mène à Dubrovnik.


Magnifique ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.


Elle abrite derrière de hautes murailles,


des monuments particulièrement bien conservés.


A cause du mauvais temps, et de l'incroyable hospitalité de Niksa, nous séjournons 3 jours dans la ville de "Game of Thrones".


Niksa, qui connait particulièrement bien l'histoire de son pays, et de l'ancienne Yougoslavie, nous sera d'une grande aide pour mieux appréhender l'histoire tourmentée de la région. Notre hôte nous indiquera également la présence d'une "voie verte" permettant de rejoindre la ville de Mostar.


Cet impressionnant itinéraire nous permet de rallier Mostar en suivant une ancienne voie ferrée, traversant de très nombreux tunnels


et viaducs.


L'arrivée à Mostar se fait facilement, évitant ainsi tout dénivelé inutile....


Mostar est une ville impressionnante, gardant des traces d'un lourd tribu à la guerre de Bosnie-Herzégovine,


mais conservant des vestiges plus lointain, comme, le Stari Most, le vieux pont Ottoman en arche, symbole de la ville.


Une fois de plus nous restons coincés dans la ville par une météo vraiment épouvantable.

3 jours plus tard, en quittant la capitale d'Herzégovine, nous filons en direction de Split.


Sur la route, nous croisons Dean et Steffi. Un couple tenant une auberge de jeunesse ouvrant seulement en été. Ils nous proposent de séjourner chez eux...

Ici, nous rencontrons d'autres jeunes venus faire du "work-away", ainsi que Alice et Lucas, une fratrie hexagonale, découvrant l'Europe à bord d'un vieux fourgon Mercedes 207 D.


Avec nos hôtes, nous visitons la proche ville de Omis, sa forteresse


et ses vieilles rues.


Profitant de rares éclaircies, nous allons à la plage toute proche, pour découvrir ce petit paradis


et promener Luna, le chien de la pension.....


Aujourd'hui, 2ème jour du printemps. Nous sommes à 30 kilomètres au sud de Split. Altitude 0.
Il fait -5°, il neige et le vent souffle à 80 km/h. Le Bura, ce vent hyper violent, qui oblige à fermer certains ponts et routes, sévit depuis 2 jours et pour quelques jours encore. La météo est morose pour les semaines à venir.

Malgré l'excellente ambiance du lieu,  le moral n'est pas au plus haut. Nous commençons à désespérer d'avoir plusieurs jours de beau temps à la suite. En 3 mois, nous aurons pédalé moins de 3 000 km, laissant passer les épisodes pluvieux, neigeux, qui semblent s'enchainer à l'infini...


Nous n'avons plus envie de continuer notre route "en pointillés" et encore moins de rouler sous la pluie comme nous l'avons fait auparavant. Notre matériel est usé, notre tente n'est plus imperméable, nos matelas ont moisis, nos vestes, Gore-Tex trois couches ne sont plus efficaces et les vélos affichent de trop nombreux points de corrosion....

Ce soir, nous avons décidé de faire une pause dans le voyage avec les vélos.