Nous quittons Oruro en direction de la frontière Chilienne.
La toute nouvelle route, qui semble nous appartenir, ainsi
qu’un bon vent de dos, nous permettent d’avancer rapidement.
Une nuit à l’hôpital.
Si Renaud a passé la nuit en taule, ben nous on a passé la
nuit à l’hôpital. Au Puesto de Salud de
Ancaravi pour être précis. Arrivés vers
16h30 dans ce village de 200 âmes, nous allons au poste de santé pour demander
de l’eau. Le toubib et l’infirmière qui regardent une vidéo sur un smartphone
ne semblent pas trop débordés. Du coup
nous leur demandons conseil pour un endroit à l’abri du vent où nous pourrions
camper.
Sans hésitation, ils nous proposent une chambre. Nous
pouvons utiliser les lits, rentrer les vélos dans la chambre et nous installer.
Par contre, le centre de santé, comme tout le village, n’a
pas l’eau courante… Nous pouvons utiliser l’eau contenue dans les 2 grosses
poubelles dehors. Les poubelles, nous
les avions remarquées en nous faisant la réflexion que c’étaient les premières vues
en Bolivie…
Une fois installés, les 2 garants de la santé publique nous
ont laissés seuls dans l’établissement, en toute confiance. Avec de l’argent sur
le bureau, l’ordinateur portable, les seringues et la moto au milieu de
la salle d’attente.
Le lendemain, nous sommes repartis en leur laissant un petit
mot gentil. En ayant pris soin de remplir le sceau pour les WC et refermé la
porte derrière nous.
Sabaya.
Nouvelle journée de 100 kilomètres. Au loin les montagnes
frontalières.
A Sabaya, nous tentons de nouveau notre chance au centre de
santé. Par contre, c’est un vrai hôpital, avec des patients, des bureaux de
partout et pas de responsable pour prendre la décision de nous ouvrir une
chambre…
Du coup, nous finissons dans la cours et sous la tente. Au
moins, ils ont l’eau courante et nous pouvons bénéficier des commodités.
Pendant que je monte le camp, Patricia va à la quête de pain. Comme dans tous les villages, le pain arrive en fin d’après midi. Le plus
délicat est de savoir où et à quelle heure.
Après plusieurs avis concordant, Patricia attend sagement à
l’endroit indiqué. Bientôt, une file se forme. Arrive une dame poussant
une brouette. A l’intérieur, les pains convoités. La vente dure 10 minutes et
il n’y en a pas pour tout le monde…. (Pourquoi ne pas en faire un peu
plus ?). Patricia étant la première, nous aurons nos pains pour le petit
déjeuner… Important le PDJ.
Vendeuse de glace
Tout de suite après Sabaya, nous abandonnons la belle route
qui conduit au Chili, pour nous enfoncer plein sud sur une mauvaise piste.
Nous traversons le village bien nommé de « Buen
retiro ». Village abandonné ? En tout cas, nous ne verrons âme qui
vive.
Pour arriver à Coipasa, nous devons traverser le Salar
éponyme. Notre premier Salar. Sans trop d’appréhension, nous nous lançons sur
cette surface de sel.
Le Salar n’est pas complètement sec. Le sel gicle sur les
vélos, les chaussures, les vêtements. Les pneus crissent en écrasant les petites
vagues de sel.
Nous suivons une vague piste qui doit nous mener au village
de Coipasa.
Finalement, nous coupons à travers champ et rejoignons la
piste qui nous conduit à Coipasa.
Sur la place du village, nous rencontrons Pétronilla.
Une charmante dame qui vend des glaces et tient un restaurant. Après nous avoir offert des glaces, fabriquées sur une antique
machine manuelle.
Pétronilla nous fait déguster ses Tucumanas (Empanadas).
Délicieux.
Nous renseignant sur la direction à prendre pour rejoindre
le hameau de Tres Cruces, Pétronilla nous informe que nous ne pouvons par dormir
sur le Salar qui est trop humide. Par contre, nous
pouvons dormir chez elle.
Cela nous va très bien. En plus, ce soir, il y a steak de lama au menu. Il vient d’arriver par mobylette de l’autre coté du Salar.
Pour remercier notre hôte, je coopère à la corvée d’eau. Il
s’agit de sortir du puits, profond d’une dizaine de mètres, quelques cent
litres d’eau, pour remplir une cuve située dans le restaurant distant d'une cinquantaine de mètres. Mais comment fait elle quand il n’y a personne pour
l’aider ?
Pendant ce temps, Patricia discute cuisine avec Pétronilla,
qui n’a jamais vue une tarte, ni une pizza.
Une fois le steak de lama avalé et la nuit passée,
nous quittons notre vendeuse de glace et taillons la zone sans elle.
Le salar de Coipasa.
« C’est très simple. Vous filez sur la montagne. Tout
droit et vous arrivez à Tres Cruces ».
Facile.
Un peu moins dès que nous avons attaqué le Salar. Devant nous, pas une montagne, mais une chaine...
Un peu moins dès que nous avons attaqué le Salar. Devant nous, pas une montagne, mais une chaine...
Nous décidons de « tirer » sur la plus imposante.
Nous ne faisons pas les fiers. Le Salar de Coipasa n’est pas
fréquenté. Devant nous une immensité blanche. Pas une seule trace au sol.
Nous sommes seuls dans un décor surréaliste. Tout autour de
nous se dessine des mirages.
Un caillou nous apparaît comme une montagne. Les montagnes
qui nous semblent toutes proches sont à 50 kilomètres.
Les perspectives sont faussées. Nous nous en amusons sur les
photos.
La sortie du Salar se fait sans faute. Nous trouvons du
premier coup un accès à la terre ferme et trouvons même un semblant de piste, que nous suivons.
Dans les traces du Dakar.
Mauvaise idée que de suivre cette piste qui semble un raccourci en évitant le hameau de Tres Cruces.
Bientôt il n’y a plus de traces et nous nous retrouvons au milieu de rien, à essayer de deviner une hypothétique piste devant nous conduire à Lliaca.
Les Boliviens sont fiers d’accueillir le rallye Dakar et ils
le montrent. Partout des affiches, des statues à l’effigie du Touareg, symbole de
l’épreuve.
En galérant sur les pistes de sable où il est impossible de
rouler,
où nous sommes obligés de tirer, de pousser les vélos,
nous partons du principe que
s’ils passent ici avec des autos à 300 chevaux, nous devrions passer avec nos 2
cuisseaux…
Epuisés, nous faisons halte au hameau de Lavaxa. Pas âme qui
vive.
A notre grande surprise, il y a deux fontaines à l’eau est bien fraiche au
milieu de ce désert.
Nous montons la tente derrière l’école pour nous protéger du vent.
Nous montons la tente derrière l’école pour nous protéger du vent.
Le lendemain, il nous reste 24 kilomètres de piste,
alternant sable et tôle ondulée, pour rejoindre le village de Lliaca.
Nous
l’atteignons en une demi journée.
Le Salar d’Uyuni.
Nous l’attaquons en sortant de Lliaca. Bien plus vaste que
celui de Coipasa, nous allons y passer 2 jours complets. En ligne de mire, à 60
kilomètres, l’Isla del Pescado (de part sa forme).
Contrairement au Salar de
Coipasa, nous n’avons aucune inquiétude quant à la direction à suivre. Le Salar
d’Uyuni étant fréquenté, les pistes sont faciles à suivre. En plus, son
sol est beaucoup plus sec et dur. Donc plus facile à rouler.
Par contre, pour planter sa tente au milieu de cette immensité, il faut un minimum de
préparation. Notre tente n’étant pas auto-portante, nous transportons un gros
caillou pour enfoncer des clous dans le sel. Un sel dur comme du béton.
Même nos pointes ont du mal à percer la croûte.
Pourtant, il faut bien arrimer
la tente, car le vent y est assez violent.
Et le petit matin glacial.
Par contre, l’effort en vaut vraiment la peine. Difficile de
décrire cet isolement, ce silence, ce moment de pur extase, d’invincibilité.
Seuls au monde dans l’immensité.
Le lendemain, nous rejoignons l’Isla del Pescado. Isolée au
milieu de rien.
N’y pousse que des cactus.
Un bon endroit pour bivouaquer
également.
En approchant de l'Isla de Incahuasi, la piste se fait
encore plus nette.
C’est le rendez vous des tours opérateurs pour le repas de
midi.
Nous y retrouvons nos contemporains. Retour à la civilisation pour quelques
heures.
Car après 16 heures, le Salar nous appartient de nouveau.
Pour la
deuxième nuit, nous allons profiter de la plénitude sous un ciel à la beauté
indescriptible.
Dernière partie du Salar pour rejoindre Uyuni. Sous la
croute de sel, nous découvrons par endroit le lac d’eau salée. Assez profond.
A l’entrée (la sortie pour nous) du Salar, où fut construit le premier hôtel
entièrement en sel (tables, chaises, lits…)
nous retrouvons Logan. Notre ami
Colombien avec qui nous avions passés quelques jours à Loja (Equateur).
Il est
venu faire l’expérience du Salar. Nous allons nous retrouver à Uyuni pour
passer un moment ensemble.
Uyuni
La ville du Salar. Ce nom trottait dans nos esprits depuis
longtemps déjà. Comme un rêve devenu réalité, nous déambulons dans cette ville
touristique.
Cimetière des trains, musée du sel…
Le Salar est derrière nous. Il nous faut préparer la suite et faire quelques provisions pour la « route des lagunes » que nous espérons suivre.
Cimetière des trains, musée du sel…
Le Salar est derrière nous. Il nous faut préparer la suite et faire quelques provisions pour la « route des lagunes » que nous espérons suivre.
Rendez vous au Chili.
J'en reviens pas !! vous avez planté la tente et passé la nuit au milieu du salar d'Uyuni !!! deux fois en plus. ça avait vraiment l'air magique.
RépondreSupprimerLe sel n’abîme pas trop les vélos quand même ?
C'est vraiment un plaisir de vous suivre.
Les nuits sur le salar resteront un grand moment. Sensation de solitude, de grandeur.... Formidable.
SupprimerLe sel, c'est bon que dans la cuisine.....
Ouah ! Impressionnant cette étape sur ce désert salé. Merci de nous faire participer à votre épopée
RépondreSupprimerUn grand moment. Du coup on à remis ça dans un vrai désert de sable et de pierre.. (à suivre).
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