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PEROU : Huancavelica - Cuzco (20 juillet - 10 août 2016)

Nous quittons Huancavelica à 3. Javier nous accompagne.


Nous décidons d'emprunter la "route des mines". Elle passe par quelques cols d'altitude en suivant d'anciennes pistes construites pour l'exploitation des minerais.



Bon anniversaire Patricia.

Cette nuit a surement été la plus froide du voyage. L'eau qui gèle avant d'atteindre la casserole. Impressionnant.  Nous offrons notre couverture à Javier qui même en dormant tout habillé à vraiment froid. De notre coté, nous sommes bien équipé et arrivons encore à dormir en tee-shirt.

Ce matin, nous laissons partir Javier de bonne heure. Nous attendons que le soleil vienne dégeler la tente. Patricia a droit à un rab de grasse matinée car aujourd'hui c'est son anniversaire.
Pour ce jour particulier, je n'ai pas de présent à glisser dans le duvet de ma compagne.. A ma décharge, nous n'avons pas croisé beaucoup de magasins....
Comme nous sommes en montagne, entourés de cols, j'improvise le cadeau du siècle. 3 cols inédits à plus de 5 000 mètres. De quoi satisfaire ma chasseuse de cols.....


En fait, ces cols sont une vraie galère où il nous faut pousser, tracter, tirer le vélo....


En plus, comme nous dévions de l'itinéraire initial, nous loupons le "vrai" cadeau que Javier à déposé avec un petit mot sous un cairn bien visible au bord de la piste....
Pas sur que mon improvisation soit une réussite....

Le soir, nous couchons à nouveau en altitude. Mais comme nous n'avons pas fait le plein d'eau avant la nuit tombée, il nous faut casser la glace pour préparer les spaghettis quotidienne.


Heureusement, je retrouve au fond d'une sacoche un Snickers acheté, au cas où, quelques semaines auparavant à Huaraz...


Une bougie pour le coté magique et la journée est sauvée..... Bonne anniversaire mon amour.... Promis je ferais mieux l'an prochain...

Dieu n'attend pas. 

Encore une nuit en altitude. Mais cette fois-ci nous allons dormir à l'abri. Devant nous une petite chapelle au sommet d'un col. La porte est ouverte, le premier village est à 40 kilomètres, nous allons être peinard.
Nous poussons un peu les bancs pour installer notre tente, coinçons les vélos contre l'autel et bloquons la porte.


Réveil en sursaut à 4 heures du mat. Quelqu'un frappe à la porte. Mal réveillé et en slip, je vais ouvrir.... Devant moi toute une famille, cierges à la main. Surprise des 2 cotés. De leur coté voir un gringo en slip qui vient ouvrir et de mon coté toute un famille habillé avec de drôles de chapeaux qui viennent prier....  Une fois la surprise passée, je regagne la tente, la famille se met à psalmodier des prières pendant une bonne heure. A la fin, nous discutons en vieilles connaissances. Nous assurant que nous avons bien fait de nous installer dans la chapelle car dehors il fait froid. La famille quant à elle se rend à la ville pour consulter un médecin et font des arrêts à toutes les chapelles pour une prompte guérison. En partant, il nous disent de bien nous enfermer. "Si d'autre personnes veulent rentrer, ils devront frapper comme nous l'avons fait...."
Pas d'autres prières nocturne cette nuit là.



Cuzco... Enfin !

Surprise. Au sortir d'une piste nous retrouvons le goudron. Pour nous, c'est presque un soulagement. D'après nos infos cela devait encore être des cailloux et de la poussière. Pour notre grand plaisir la route à été goudronnée l'an passé. C'est ainsi que nous aurons du goudron jusqu'à Cuzco.


Distance annoncée sur le panneau : 561 km.  Je me dis que sur un Paris Brest Paris, cette distance prendrait environ une trentaine d'heures.  Il nous faudra plus d'une semaine pour rejoindre la ville tant convoitée. Nous pédalons d'abord sur un plateau à 4000 mètres avant de plonger en dessous des 1200 m. En fait, cela se répète 3 fois.


Epuisant, car nous passons de températures bien négatives à des températures caniculaires.  A Abancay, le vieux Christian à atteint ses limites. Le corps crie stop. Nausées, perte d'énergie.... La machine est en panne. Pas la peine d'insister. La ville n'a aucun charme, ce qui n'est pas plus mal pour du vrai repos. 2 jours dans une chambre d'hôtel a ne rien faire le temps de recharger les batteries.


Nous repartons en pleine forme pour à nouveau affronter les montagnes Russes. Malgré de jolis paysages,


l'arrivée sur Cuzco n'en finit pas.. La ville semble s'éloigner à chaque tour de roue....


Mais après quelques jours d'efforts et un dernier col.... la ville apparait enfin.


Nous plongeons dessus comme des morts de faim. Cuzco, un des points marquants de notre voyage. Nous y sommes enfin... Nous dégottons une mini pension de famille. Il reste 2 lits.. Nouvelle surprise. Sans nous être concerté, nous y retrouvons Javier, le cycliste Espagnol.


Il est arrivé 2 jours avant nous et attend la fin de la grève des transporteurs pour se rendre au Machu Picchu. Nous décidons d'y aller ensemble.

Machu Picchu. 



Quand on dit Pérou, on dit Machu Picchu. Indissociable.  Le Machu Picchu, connu du monde entier attire les foules. Les billets se prennent à l'avance et ne sont valable que le jour de visite prévu. Impossible pour nous qui voyageons en itinérance de connaitre notre destination du lendemain.
Quand nous arrivons au bureau de réservation, il n'y a plus de tickets disponible avant une semaine... Sans parler des ascensions proposées autour du site, qui elles, sont réservées sur les prochains mois...

Heureusement, le guichetier nous confirme qu'à Aguas Calientes, le village du Machu Picchu, nous pouvons également acheter les billets. Là bas, il n'y a jamais de restriction. Une aubaine.

Pour se rendre sur ce site majeur Inca, il existe plusieurs formules.
Le fameux trek de l'inca. On ne peut passer que par une agence agrée, il faut réserver au moins 6 mois à l'avance et débourser environ 600 euros.
Le train au départ de Cuzco à destination de Aguas Calientes. La formule la plus rapide et surement la moins pénible.


Hélas, la encore il faut réserver. Et les tarifs correspondent à sa réputation du train le plus cher du monde.
Il nous reste la formule Minibus - marche. Egalement appelé le trek du pauvre.
Au petit matin les minibus chargent les touristes


et partent à la queue leu leu pour 6 heures de route. Dont 2 heures de piste poussiéreuse.  Arrivé à destination (Hydroélectrica), il reste à parcourir 11 kilomètres le long de la voie ferrée.


2 heures de marche comme une cohorte de réfugiés...
Arrivée à Machu Picchu Pueblo, nous filons acheter nos sésames. La encore prix prohibitifs. Mais bon, nous sommes au Machu Picchu.... Aucune queue. Nous comprenons pourquoi ici il n'y a aucune restriction du nombre de visiteurs. En fait, ils lissent les entrées sur plusieurs jours. Nous sommes le 5. Notre date d'entrée est pour le 8. Mais aucun problème, nous pourrons rentrer le 6 à la date prévue.
Nous sommes soulagés.
Le village du Machu Picchu n'a que peu d'intérêts.


C'est un village construit de toute pièce pour accueillir des millions de touristes.
N'ayant pas réservé d'hôtels, nous rebroussons chemin pour nous installer au camping. A part quelques tentes de "Tours Opérateurs nous sommes seuls.
Nous installons notre tente d'été et confirmons que nous pouvons y dormir facilement à 3.



Le lendemain réveil de bonne heure pour monter au Machu Picchu. Bien avant 5 heures, un file d'attente s'est constituée au pied du camino pédestre. 400 mètres à prendre pour accéder au site par un chemin raide fait d'escaliers en pierres.


Nous confirmons notre excellente forme physique en faisant le trajet en 1/2 heure. Du coup, nous arrivons à l'entrée du site avant les dizaines de bus et pouvons profiter d'un Machu Picchu pour nous tout seul durant quelques précieuses minutes...


Ensuite, c'est l'effervescence. Mais le site est immense et au final se n'est pas un problème.

Javier nous quitte en fin de matinée.


Il retourne à Cuzco dans la journée pour enchainer une nuit de bus jusqu'à Puno.. Nous ne devrions plus le croiser...


De notre coté, nous passons la journée sur le site avant de redescendre au camping. Nous reprendrons la route pour Cuzco le lendemain.


Dans la nuit, nous essuyons un magnifique orage. Notre tente d'été n'est pas faite pour les intempéries. En 10 minutes, s'elle s'est transformée en piscine nous obligeant à terminer la nuit sous un toit de fortune....

Retour par le même trajet.


Devant cet aller-retour, cette piste pourrie et le nombre incalculable de minibus, nous sommes contents de ne pas avoir eue la folie de venir à vélo....

Cuzco. 

Nous restons dans notre petite pension. Nous y retrouvons ceux que j'appelle gentiment "les Beatniks". Coincés ici pour des mois à vendre des bracelets dans la rue, jongler sur les places, chanter dans les bus....  Nous partageons le dortoir avec un rappeur qui chante en Quechua. Passionné de sa culture, il est intarissable et nous raconte quelques légendes. Une belle rencontre.
La ville est magnifique et nous avons plaisir à déambuler dans son quartier historique.


Nous ne savons pas quand nous allons reprendre la route en direction de l'autre merveille du Pérou. Le lac Titicaca.
Pour le moment, nous profitons et faisons une cure de repos.




PEROU : Huaraz - Huancavelica (29 juin - 19 juillet 2016)

Le glacier de Pastoruri. 

La famille de guides de haute montagne qui nous hébergeait à Huaraz nous en avait parlé. Nous décrivant un glacier plongeant dans une lagune. De toute beauté.


Un petit détour de 2-3 jours par une piste peu fréquentée. Bien tentant en fait. 
Cet itinéraire traverse des forêts de Puya Raymondi. Ces arbres qui ne poussent que dans cette partie du Pérou.


Sur les falaises qui nous entourent, en regardant bien, nous pouvons apercevoir des peintures rupestres.


Pour accéder au glacier, une longue voie est aménagée pour les marcheurs.


Nous décidons d'y monter avec les vélos. Ne voulant pas abandonner ces derniers au parking des véhicules. L'ascension n'est pas facile avec nos montures. Nous sommes à 4600 mètres. Récompense de nos efforts, nous pourrons ajouter le col du Pastoruri dans nos tablettes.


Le glacier, bien qu'en train de disparaitre est magnifique. Il plonge dans une lagune turquoise. 


Quand le ripio est bon

C'est à dire quand le revêtement de terre et de gravier n'est pas abimé, ce qui est exceptionnel.
C'est le cas pour cette descente au fond du canyon.  2000 mètres à perdre en 30 kilomètres.


Nous lâchons les freins. Telle une balle nous fusons vers les entrailles de la terre, nuage de poussière au cul.


Nous sentons la flamme, Nous la laissons nous envahir, nous brûler le cerveau. Dans les virages, les roues dérapent, reprennent de l'adhérence. Nous ne roulons plus, nous pilotons, retrouvant un peu les sensations du 500 XT, lors de virées off road....


Nous savons que nous n'avons pas droit à l'erreur, mais il nous faut de temps en temps repousser nos limites. Nous avons besoin de cette adrénaline. Alors nous continuons, jusqu'à en avoir les bras tétanisés...

Au fond du canyon, c'est la chaleur étouffante. Allongés sur la terre craquelée, nous savons que maintenant, il nous faut sortir de ce trou. Nous sommes à 1900 mètres. Prochain col à 4700 mètres...



Le maccabé peut attendre. 

Cela aurait pu être le titre d'un polar à la J.H. Chase, mais c'est l'improbable (et marquante) rencontre faite sur cette piste.

En quittant Cajatambo, nous sommes doublé par un véhicule de la police. Comme d'habitude, il a fait le plein de passagers. 5 dedans et un mec allongé sur un matelas dans la caisse du pick up. Rien d'exceptionnel. Quelques kilomètres plus loin, nous trouvons sur la route un matelas, puis encore plus loin notre véhicule de police arrêté en plein milieu. Il est en panne. A notre approche, les occupants nous demandent de les aider à pousser. Alors que nous prenons place contre la ridelle arrière nous constatons qu'il y a toujours une personne allongée dans la caisse du véhicule.... Et pour cause. Il est mort. Le véhicule de police servant de corbillard.  Les passagers n'étant autres que le policier, le croque mort, la veuve, sa fille, ainsi que deux autres personnes.
Pour pouvoir pousser, le mort, qui a perdu son linceul de matelas, sera mis en travers de la caisse du pic up...
Malgré nos efforts, le 4X4 ne redémarrera pas. Nous le mettons sur le coté pour ne pas gêner un éventuel autre véhicule.
Nous continuons notre route, les vivants du véhicule rebroussent chemin vers le village et le défunt reste dans le coffre du Toyota.
Pour combien de temps ? De la journée, nous n'aurons vu aucun autre véhicule nous doubler....


Perdu dans le néant.
 


La piste que nous suivons semble s'enfoncer dans un Pérou hors du temps.... Nous ne croisons personne sur la route. Les villages que nous traversons semblent d'une autre époque. La plupart sont abandonnés. Les autres sont vides, les habitants étant dans les champs.


Difficile dans ces conditions de se ravitailler. De plus, les quelques échoppes que nous croisons sont peu achalandées. Biscuits, Boites de thon, sucreries....rarement du pain....


C'est la première fois que nous rencontrons des villages autonomes. C'est à dire qui vivent pratiquement en autarcie. Il nous faut quelques fois montrer "pâte blanche" avant d'y pénétrer. Fermés par des barrières, nous nous annonçons au gardien qui vient nous ouvrir le passage...




Retour à la civilisation.

Après 500 kilomètres de piste, nous débouchons enfin sur un axe principal.


Une route goudronnée, un village avec son marché, des magasins. Du bruit, de la vie. Nous en sommes presque abasourdi.


A Huancayo, nous faisons une halte. La ville est réputée pour avoir 400 fêtes par an...


Lors de notre passage, C'est le poulet grillé qui est célébré...Comme tous les jours, il y a un défilé et des pétards...


Huancavelica est annoncé à 145 kilomètres. Nous prévoyons 3 jours pour nous y rendre. Nous avions presqu'oublié que sur le goudron, et malgré le passage de deux "4000", nous avançons bien mieux que sur les cailloux.


Un jour et demi plus tard, nous pouvons nous reposer dans cette charmante bourgade.


Nous y retrouvons Javier. Nous n'avions plus revu notre ami Espagnol depuis le Mexique...

Nous décidons de reprendre la route ensemble demain. Surement pour très peu de temps, car il est plus rapide et avec des objectifs de dates inverse aux nôtres. Nous ne voulons pas aller trop vite, car nous attendons un colis dans les environs de Cuzco pour la fin août...

Demain, nous repartons sur les pistes oubliées. (Même par Google map....)


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